Au terme de ces trois jours (15 au 17 octobre) de réflexion et de méditation, le prédicateur Abbé Abraham ZERBO du diocèse de Dédougou (Burkina Faso), évoque deux mots qui posent de graves interrogations dans notre monde contemporain : fidélité et pauvreté. Avec cette mondialisation qui bouscule tout aujourd’hui, tout est mesuré, calculé en termes d’avoir plus pour être plus. Tout va vite au rythme des nouvelles technologies. L’homme n’a plus le temps de se stabiliser, il n’a plus le temps à l’approfondissement. C’est le « tout, tout de suite ». Avec ce soi-disant développement, la fidélité fait partie du langage non adapté à notre monde d’aujourd’hui. Que ce soit au niveau des consacrés (prêtres, religieux, religieuses) ou des couples. Faudra-t-il dire que la fidélité est morte et qu’il ne faut plus en parler ? Et pourtant nous continuons à être témoins d’ordinations, de célébrations de vœux, de mariages. Parfois, c’est bien de relire notre engagement le jour de notre ordination ou de notre mariage pour voir où nous en sommes de la parole donnée.
Notre fidélité n’est pas celle de Dieu, elle tend facilement même vers celle du monde, une fidélité qui baigne dans le relativisme. Notre pauvreté n’est pas non plus celle de Dieu mais une fidélité de pécheurs. C’est-à-dire une fidélité qui a besoin d’être pardonnée. C’est en ce sens donc que nos infidélités sont faites (pas exprès) pour que nous les offrions au pardon du Seigneur. Ainsi notre fidélité ne tiendra que parce que le Seigneur est fidèle. D’où l’importance de cette vertu d’humilité dont nous avons déjà parlé.
La pauvreté, le prédicateur le développe comme étant un manque de moyens de subsistance les plus élémentaires, pauvreté, injustice criarde au sein d’une population, pauvreté spirituelle, pauvreté intellectuelle, pauvreté morale etc. De quelle pauvreté parle-t-il ? François Varillon disait : « Dans la Trinité, chacun donne tout sauf ce qu’il est. Chacune des Trois Personnes n’est pour elle-même qu’en étant pour les autres. Chaque personne n’est soi qu’en étant hors soi ». C’est de cette pauvreté qu’il voulait parler. C’est cela la pauvreté en Dieu : tout donner pour ne pas s’imposer aux autres. Cette pauvreté que nous propose le Christ sera aussi cette solidarité avec les plus pauvres.
Aux heures difficiles, nous rencontrerons la pauvreté spirituelle. En cela notre service s’inscrit dans l’obéissance, une fidélité-soumission à la mission commune, chacun, chacune à son niveau.
Puisse en ce début d’année pastorale, le Seigneur nous donner une bonne santé spirituelle, signe de notre fidélité à notre baptême, à notre vie de prière, la fidélité à faire le bien, la fidélité à la réception des sacrements notamment l’Eucharistie et la Réconciliation !
Catherine DENOU