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Paroisse de Sanzana

Sanzana, première fondation en pays sénoufo. Ce fut le père Hue qui reçut la charge de cette fondation : après avoir visité avec Mgr de Montclos les cantons de N’Golasso et du Zéguédougou, il arrêta son choix sur le gros village sénoufo de Sanzana parce que l’accueil reçu dans ce village avait été excellent, et que, par ailleurs il était bien placé pour atteindre facilement les grandes voies de communication vers Koutiala et Ségou.
Le père Hue s’installa vers la fin de l’année 1950 à Sanzana pour surveiller les travaux d’installation et chercher les premiers auxiliaires de cette mission. Il eut la chance de trouver, pour l’aider dans la connaissance de la langue et les premiers contacts, un jeune homme nommé Abdulaye Traoré, désireux de se convertir et qui avait une base suffisante en français. Peu après, l’équipe missionnaire était étoffée par l’arrivée des pères d’Herbigny en décembre 1950 et Malgras en octobre 1951. De façon à faciliter les contacts, le père Hue avait ouvert un dispensaire de fortune qu’il avait confié aux nouveaux arrivés. Certes l’installation n’était guère luxueuse ; dispensaire et locaux de la communauté étaient construits en forme de cases carrées en banco couvertes en paillote, et la chapelle qui se trouvait au centre était elle-même une modeste paillote. Mais au départ il n’avait nul besoin de construire de vastes locaux de culte et de catéchèse car le père Hue qui venait du pays minyanka, savait que ces populations, très attachées à leurs coutumes fétichistes, seraient difficiles à convertir. Aussi ce fut pour lui une heureuse surprise de recevoir en Mars 1953 la demande d’un groupe de jeunes gens de s’engager dans le «  chemin de Dieu ». Le plus ancien du groupe, Zana Ballo, devait devenir le premier chrétien de la paroisse et rester jusqu’à sa mort le chef de la communauté chrétienne. Ces jeunes qui avaient été convaincus par les conversations amicales qu’ils avaient eues avec Abdulaye, devaient tenir bon malgré l’opposition des vieux qui n’avaient pas hésité à recourir à la violence pour empêcher leurs enfants de suivre le catéchuménat. Certes, le groupe était modeste et la route encore longue, mais le premier élan était donné, imité, quelque temps après, par un groupe de catéchumènes du village de Fo. Les premiers baptêmes n’eurent lieu qu’à pâques 1958, mais ils furent suivis de beaucoup d’autres.
Quant aux jeunes filles, leur entrée au catéchuménat au cours de l’année 1955 ne se fit pas sans mal : les vieux avaient clairement fait savoir qu’il était interdit aux filles d’épouser des catéchumènes. Mais les premiers sympathisantes, désireuses de se fiancer à ces jeunes catéchumènes, prirent le parti de se réfugier à la mission où un bâtiment appelé Sixa (sur le modèle des internats de fiancées en Haute-Volta) fut construit en toute hâte. Leur retour dans leurs familles, après plusieurs tentatives des vieux pour les arrêter dans leur décision de suivre le catéchuménat, put enfin se faire sur l’intervention auprès des vieux du père Malgras qui avait remplacé le père Hue en 1954.
Ce fut surtout grâce à l’action du père Demure, devenu supérieur du poste en 1955, que le gros afflux des catéchumènes à Sanzana même, déboucha sur de nombreux baptêmes. Un certain nombre de villages avaient aussi des groupes de catéchèse si bien qu’on pouvait compter dès 1960 sur une paroisse modeste mais solidement constituée. Une Eglise avait été construite par le frère Camplo en 1958 et les sœurs du sacré Cœur de Marie arrivaient en Novembre 1969 pour prendre en charge des activités sanitaires et pastorales. Si le nombre de nouveaux catéchumènes eut tendance à diminuer dans les années-70, la communauté où se dépensaient les pères Van Bavel, Demoor, Fournier et Escudero, s’affermissait. Et grâce à l’action de nouveaux catéchistes, la paroisse, confiée en 1982 à l’Abbé Pierre Berté, le premier prêtre sénoufo du Diocèse, manifesta aujourd’hui une vitalité surprenante avec la participation des jeunes, le grand nombre d’enfants et l’inscription de nombreux catéchumènes à Sanzana et dans les villages. En début de l’année 1988, la paroisse compte 822 chrétiens et 480 catéchumènes.

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