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Paroisse de Karangasso

Karangasso : fondation au pays minyanka (1936). Mgr Paternot successeur de Mgr Esquerre démissionné en 1934, prit la décision de fonder à Karangasso, gros village situé à une trentaine de kilomètres à l’Est de Koutiala. Les pères lorenz et Libouban, accompagnés du frère Jude, arrivèrent sur la colline où devait s’installer la mission le 5 novembre 1936. Au village de Karangasso, personne, parmi la population fétichiste, n’avait appelé les pères ; aussi leur arrivée suscita un grand mouvement de curiosité.
Après les premières visites, les missionnaires commencèrent à prêcher l’évangile, et quelques groupes de catéchumènes commencèrent à former, mais peu nombreux, et force fut de reconnaitre qu’aucun mouvement de conversion sérieux ne se dessinait. Sans perdre courage, les pères ouvrirent un dispensaire en 1938 et construisirent une grande paillote de 50m de long pour abriter les 6 classes d’une école primaire. Les pères eux-mêmes étaient plus modestement logés dans une paillote dont le toit descendait presque jusqu’à terre et qui comprenait 4 chambres minuscules et un réfectoire.
Les difficultés de pénétrer le milieu fétichiste, très attaché à ses coutumes, était grande, mais, comprenant que toute action en profondeur exigeait la connaissance parfaite de la langue et des coutumes, les pères se mirent au travail et arrivèrent assez rapidement à déchiffrer les grandes lignes de la langue minyanka, réputée difficile à apprendre et à parler. Puis ils s’attachèrent à se lier d’amitié avec les villages où ils étaient accueillis. Les minyanka sont affables et hospitaliers, mais peu enclin à changer de religion. Aussi les conversions étaient rares : les premiers baptêmes n’eurent lieu que le jour de Noel 1944, 8 ans après la fondation, et les lenteurs de cet essor inquiétaient Mgr Groshenry, devenu vicaire apostolique de Bobo-Dioulasso qui avait tendance à comparer les maigres résultats de Karangasso avec les nombreuses conversions du pays bobo tout proche. Mais les ethnies, mêmes voisines, ne se ressemblent pas, et ce n’était nullement le courage apostolique des pères qui était en cause, mais la réalité d’une approche culturelle particulièrement difficile. Lorsque Mgr de Montclos, nommé préfet apostolique de Sikasso en 1947, vint pour la première fois à Karangasso, en 1948, il pouvait écrire : après 12 ans d’existence, cette mission ne compte que 27 chrétiens et une dizaine de catéchumènes.
En 1961, les sœurs dominicaines missionnaires des campagnes s’installaient à Karangasso et leur présence contribua beaucoup à changer le climat d’accueil de la bonne nouvelle. De nouveaux groupes de catéchumènes se formèrent qui, cette fois, arrivèrent au baptême. Avec la chrétienté naissante de Karangasso, Nintabogoro devenait une succursale importante. Un conseil paroissial fut crée en 1967. Sous l’impulsion de Mgr jean Marie Cissé, nouvel évêque de Sikasso, l’action auprès des laïcs et la formation des catéchistes portèrent leurs fruits.
Le 21 février 1987, la paroisse de Karangasso célébrait son cinquantenaire avec éclat. Malgré la division du territoire de la paroisse après la création du poste de Koutiala, on dénombrait alors sur Karangasso et son territoire 2000 baptisés et plus de 250 catéchumènes. De nombreuses cases-chapelles avaient été édifiées dans les villages de la paroisse. Le père Lorentz, fondateur de la mission minyanka et qui avait reçu le nom affectueux de « Dembélé » courant en ce pays, ne devait pas assister à cet anniversaire, car il avait rejoint quelques semaines auparavant la maison du « maître de la moisson » mais tous, au jour où l’on rappelait joyeusement son action pastorale, savaient que désormais il veillait de là–haut sur l’Eglise qu’il avait fondée.

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