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Homélie de Mgr TIAMA à l’ordination presbytérale de Abbé Constantin

Messieurs les représentants des autorités administratives, politiques et religieuses (sous préfet de Kignan, maires ici présents, responsables religieux, et représentants des forces de sécurité) en vous remerciant pour votre présence, votre implication de tous ordres, au nom du diocèse de Sikasso, je vous souhaite la bienvenue à cette ordination presbytérale…

Bien chers frères et sœurs de la communauté chrétienne, venus des autres diocèses de l’extérieur du Mali et des diocèses du Mali, (Père administrateur diocésain du diocèse de Mopti)
Chers frères et sœurs de l’Eglise famille de Dieu à Sikasso,
Et vous chers paroissiens de la Paroisse Notre Dame de Fatima,
A tous et à toutes, que la paix du Seigneur soit avec vous !

Les raisons de notre présence :

Nous connaissons tous les raisons de ce grand rassemblement de la foi, elles nous ont été données au début de notre célébration : nous sommes venus pour sortir des fils de l’Eglise Famille de Dieu qui est à Sikasso un prêtre par la grâce de Dieu.

Aussi, permettez-moi, de vous dire en quelques lignes, qui est le prêtre et quelle est sa mission, pour cela nous allons nous inspirer des textes de la liturgie de ce jour ; au delà de la vocation et la mission du prêtre, c’est le peuple de Dieu tout entier qui est invité à repenser sa vocation et sa mission dans l’Eglise et dans la société d’aujourd’hui.

1 – Qui est le prêtre ?
Le prophète Isaïe parle de lui comme du Serviteur de Yahvé, un élu, un oint, sur qui repose l’esprit de Dieu. La lettre aux Hébreux en parle comme d’un pécheur comme les autres, mais un pécheur choisi parmi les autres pécheurs, capable de comprendre ce dont les autres vivent ; il est choisi et établi parmi les hommes ; ce n’est pas un super-homme, ni un extra-terrestre ; il a ses forces et ses faiblesses.

S’agissant de sa mission, Isaïe nous dit que le prêtre est établi pour montrer le droit, pour ouvrir les yeux des aveugles, libérer les prisonniers, les amener à la lumière.
La lettre aux hébreux nous dit qu’il est appelé pour intercéder en faveur des hommes, il est établi pour servir de lien entre Dieu et les hommes, à la manière du Grand prêtre, le Christ, prêtre de l’Alliance nouvelle et éternelle, préfiguré par Melchisédech.

Certes, il y aurait encore beaucoup de choses à dire du prêtre ; la Sainte Ecriture en est pleine, depuis les débuts, en commençant par tous ceux qui se sont succédés pour intercéder en faveur du peuple de Dieu, les grands hommes, Moïse, Aaron, les fils de Levi, les prophètes de Dieu, pour finir par Jésus et ceux qu’il a choisis pour continuer après lui le travail, les apôtres, dont font partie, comme prêtres de la nouvelle alliance, les prêtres d’aujourd’hui. Le prêtre est un homme de Dieu, un oint, un serviteur, qui ne marche pas selon sa propre volonté mais selon la volonté du Maître et qui cherche à rester fidèle à cette volonté.

De ce parcours, il ressort trois fonctions principales pour le prêtre : la fonction royale qui est de gouverner, la fonction prophétique qui est d’enseigner, et la fonction sacerdotale qui est de sanctifier.

L’Abbé Constantin Diarra a entendu l’appel de Dieu depuis sa tendre enfance, il s’est appliqué à donner à Dieu la réponse qu’il pouvait donner, et a suivi le chemin qui menait à la préparation à cette vocation ; aujourd’hui, il désire, avec la permission de l’Evêque et du peuple de Dieu être investi dans cette fonction ; comme le dit la lettre aux Hébreux, nul ne s’arroge ce droit, on y est appelé par Dieu.

Le projet de vie de l’Abbé Constantin est beau, et même très beau ; mais sa mise en pratique peut s’avérer autre chose. Certes, il est préparé à faire face à toutes les situations de vie : vent et marée, feu et grêle etc. L’Evangile vient ici lui faire comprendre que ce ne sera pas facile, mais qu’il faut tenir devant les différentes situations qui se présenteront à lui.

Le disciple qu’il est, et qui marche à la suite du Christ, est amené à affronter diverses situations, au milieu desquelles il lui est demandé fidélité, docilité et témoignage ; surtout confiance dans la présence constante et agissante de Dieu, qui fortifie et inspire. Oui, « c’est par votre constance que vous sauverez vos vies », constance dans la prière, persévérance dans la foi face aux épreuves.

Nous prêtres, chaque année, la messe chrismale nous rappelle ce que nous sommes et nous invite à renouveler nos engagements ; c’est une manière de nous inviter à la constance de vie par rapport à notre idéal ; ne perdons jamais de vue ce que nous sommes (oints de Dieu) mais surtout ce que nous voulons être : des êtres en désir de perfectionnement.

2 – La vocation du peuple de Dieu.

Bien chers frères et sœurs, l’ordination est aussi l’occasion pour chacun des membres du peuple de Dieu de se rappeler sa vocation de membre du corps du Christ, de peuple appelé à faire connaître les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Oui, peuple de Dieu, quelle est notre mission vis à vis de ce jeune qui va être ordonné prêtre ?
– un engagement en tant que communauté chrétienne à le soutenir et à l’éduquer ; le prêtre est à l’image de la communauté chrétienne, tout comme la communauté peut aussi être à l’image du prêtre qui la dirige et l’enseigne.
– Un engagement en tant que communauté sacerdotale à l’intégrer dans nos rangs, le rite d’accueil par l’imposition des mains doit devenir réalité concrète dans le champ pastoral, dans le vivre en fraternité, dans la communion sacerdotale.
– Un engagement en tant que communauté religieuse à l’aider à vivre les exigences de l’engagement sacerdotale, dans un esprit d’abnégation, de pauvreté et de sacrifice.
Peuple de Dieu qui est à Sanzana : vous êtes fiers de donner encore un fils à l’Eglise pour en faire un prêtre, à la suite de l’Abbé Robert Cissé. Vous êtes fiers aussi, de remercier le Seigneur pour les religieuses qui sont issues de votre famille paroissiale : Sœur Marthe Cissé, Sœur Celine Ballo, Sœur Agathe Diallo, Sœur Germaine Cissé. Mais avez-vous vraiment raison de vous en glorifier ? N’est-il pas plutôt mieux de vous demander si vous n’auriez pas pu faire plus ? Avez-vous su garder votre foi active comme aux premiers jours de votre conversion ? Le Seigneur est-il fier de nous aujourd’hui ?

Se convertir au Christ, c’est accepter de descendre avec le Christ au tombeau, pour tuer en nous le vieil homme et ressortir du tombeau avec un cœur nouveau, une façon de vivre nouvelle. Sommes-nous tous convaincu de cela ? Notre foi chrétienne n’est-elle pas plutôt le fruit d’une foi partagée entre ce que nous semblons avoir abandonné et notre vivre du Christ ? Ne sommes-nous pas ressortis, nous, du tombeau avec toutes les vieilleries du vieil homme que nous devrions y laisser ?
Ici, ce qui ressort de notre vie, c’est comme dit l’Ange de Dieu à l’Eglise de Sardes : Ap. 3, 1-6. « Je connais ta conduite, tu passes pour vivant, mais tu es mort ; réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante ! … Rappelle-toi comment tu accueillis la parole, garde-la, et repens-toi. »

Oui, il nous faut repartir à neuf. Cette ordination est le signe par lequel le Seigneur vient nous reprendre par la main pour nous dire :
– Qu’il nous faut continuer à nous convertir, et que dans cette aventure de la foi, il faut des détachements, des renoncements, et des options de vie en vue de bâtir un peuple nouveau, le peuple de Dieu, en union avec tous les autres frères qui croient et espèrent en Dieu.
– Qu’il nous faut retrouver le chemin de la maison de Dieu, où se réunissent les frères dans la foi comme une seule famille, pour se nourrir de la parole de Dieu et recevoir les sacrements qui font la force de ces frères-là. Qu’il nous faut cesser les critiques acerbes contre ceux qui veulent vivre la foi en Jésus Christ dans un témoignage authentique du service de leurs frères.
– Qu’il nous faut désormais fonder et former la seule et unique famille, celle du Christ
Vocation de la famille diocésaine :
– Poursuivre ensemble notre vie de témoignage au milieu de cette génération, qui ne concède plus beaucoup de place à Dieu, mais où l’argent et le corps règnent en maître.
– Poursuivre ensemble notre plan de travail en vue d’un peuple consolidé dans sa foi et dans son témoignage.
– Témoigner d’une vie de fraternité au de-là des frontières linguistiques et ethniques pour que le monde puisse dire : « voyez comme ils s’aiment ».

Oui, frères et sœurs, rendons grâce à Dieu pour la merveille de ce jour.
Recommandons le jeune futur prêtre à la grâce sanctifiante de Dieu pour qu’Il poursuive et achève en lui ce qu’il a commencé.
Invoquons Marie notre Mère, Marie notre Dame de Fatima pour qu’elle veille sur son fils et fasse de lui le prêtre selon le cœur de Jésus.

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