Depuis 2018, une infestation grandissante de chenilles légionnaires pèse sur l’agriculture et par conséquent la sécurité alimentaire dans les communes de Diou et Dioumaténé dans le cercle de Kadiolo. En effet, plus de 60% des rendements en maïs (aliment de base) sont affectés par la chenille légionnaire, ravageur qui s’alimente spécifiquement des organes aériens de la plante de maïs notamment les feuilles, la tige, le bourgeon terminal « Cornet », la panicule mâle et les épis. Une crainte qui plane selon Jérémie BERTHE, cultivateur à Cinsingué : le maïs est notre aliment de base, depuis 2 ans maintenant, nous ne récoltons rien à cause des dégâts causés par les chenilles. Nous avions appris qu’il n’y avait pas de solutions pour lutter contre ces insectes. Malgré ce doute, nous avions lancé un appel à la Caritas et Dieu merci, elle nous a répondu.
Caritas Sikasso dans sa lutte pour l’accroissement des rendements pour l’amélioration de la sécurité alimentaire a outillé techniquement et matériellement les 2 communes d’équipements de lutte contre cette chenille. Cette formation a eu lieu du 28 juin au 1 juillet 2021 dans les mairies des différentes communes. Le chef de service de l’Office de Protection des Végétaux, Monsieur Sékou CISSE a expliqué de fond en comble les techniques (culturelle, mécanique, biologique, chimique etc..) de lutte contre la chenille légionnaire.
Fatogoma Coulibaly, cultivateur à Nafégué : J’ai beaucoup aimé la formation. J’ai perdu tellement d’hectares ces dernières années ; alors que j’avais la solution a porté de mains qui est la cendre, ou quelque sachet de savon en poudre à 300 ou 500f, ou encore quelque kilo de piment ; au lieu d’aller acheter des pesticides à plus de 20 000f qui non malheureusement jamais pu tuer ces insectes. Je ne peux que dire merci à la Caritas pour sa présence à nos côtés.
La Caritas a également outillé les 8 villages des communes de pulvérisateurs à dos et de bio-insecticide ‘RAPAX AS’ pour lutter efficacement contre la chenille. Pour une meilleure exploitation des produits, des séances pratiques ont été faites dans 2 champs. Madou Ouattara, cultivateur à Dioumaténé : j’ai eu la chance que les gens de la Caritas viennent faire l’expérience dans mon champ. Le constat montre que mon champ est très infesté par les chenilles, une chose que j’ignorai. J’ai bénéficié également de bio-insecticide pour traiter mon champ. Je dois me mettre au boulot maintenant.
Les Chenille Légionnaire, scientifiquement appelé ‘Spodoptera frugiperda’ sont particulièrement difficile à contrôler à cause de leurs impressionnante endurance de vol (100 km), de leur capacité à résister aux pesticides, de la capacité de ponte de la femelle (1000 œufs à une ponte avec un taux de 80% de production).